Changu Narayan
Nous nous éloignons pour quelques heures de Bhaktapur afin de rejoindre un village à six kilomètres sur les hauteurs. L’ascension, en plein soleil, n’étant pas forcément sympathique, nous décidons de monter en bus et découvrons la rusticité du transport public. Nous visitons un sanctuaire, dédié à Vishnou, dont l’origine remonte au IVème siècle. Il a cependant été reconstruit après un incendie en 1702. C’est un important site religieux de la vallée de Katmandou inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Sa structure, ses boiseries et surtout les nombreuses sculptures et statues éparpillées autour sont magnifiques. Il serait rien de moins que le plus vieux temple de la Vallée encore utilisé et l’un des plus anciens du Népal ! Nous profitons ensuite des alentours du village avant de redescendre sur Bhaktapur en traversant de petits villages au milieu de terres agricoles et de fabrique de briques où sont installées les ouvriers et leurs familles.
Dhulikhel, du calme et de l’air pur
Aujourd’hui nous partons pour quelques jours dans la campagne népalaise afin de nous diriger sur les hauteurs de la vallée. Cahoteuses, poussiéreuses, bondées, les routes népalaises sont une aventure à chaque déplacement. De plus, il y a de ci de là des travaux qui ralentissent le trafic déjà dense. Nous mettons une heure de nouveau pour parcourir 12 kilomètres seulement. Nous voici installés à Dhulikhel, sur la route de l’ancienne voie commerciale avec le Tibet, au sommet d’une colline. Notre guesthouse, tenue par une famille tibétaine, fait face à une partie de la chaîne de l’Himalaya (le Langtang). Nous espérons profiter de la vue lorsque le temps sera moins couvert. Le désir de faire une randonnée également nous a conduit ici : le trek du Namobuddha, lieu de pèlerinage bouddhique ouvert aux visiteurs depuis 2008. La légende raconte que Bouddha s’y est sacrifié pour nourrir une tigresse affamée et ses petits. Le trek est réalisable sur une journée et promet de jolies vues sur la vallée en passant par de petits villages jusqu’à Panauti une ancienne ville newar à vingt kilomètres de là. Et l’avantage, c’est qu’ici point de foule, les voyageurs lui préférant Nagarkot de l’autre côté de la vallée. Nous mettons 3 heures pour rejoindre le Namobouddha (perché à 1750 mètres) en randonnant entre forêt et campagne népalaise sur une route un peu boueuse, étant donné que la pluie décide de nous tenir compagnie en cette belle journée. Nous attaquons l’ascension finale au milieu des drapeaux de prière flottant au vent. De nombreuses bougies, des lampes à beurre (ou à ghee) en réalité munies de mèches en coton, sont allumées et proposées en échange de quelques roupies aux népalais pour la réalisation de leur rituel. Nous restons deux heures sur le site et faisons de belles rencontres. La pluie ayant redoublé de puissance, nous nous abritons dans un petit restaurant où nous dégustons un délicieux dal bath. Nous reprenons la route en direction de Panauti, en descente cette fois, en traversant villages et rizières sur fond de terres rouge (magnifique !) sur une route toujours aussi boueuse mais point de glissade (même si on est passé près !). Après une petite pause goûter à la gare routière nous reprenons un bus public pour Banepa, puis un autre pour Dhulikhel, avant de marcher encore quelques kilomètres pour rejoindre notre guesthouse où Prem, adorable hôte, nous attend pour s’enquérir de notre journée. Et quelle journée !!
Ici aussi nous prolongeons notre séjour pour profiter du calme et de la sérénité du lieu, et en gardant l’espoir d’apercevoir l’Himalaya… tout en profitant encore un peu de la gentillesse de Prem, et de sa famille, qui se voit tout aussi désolé que nous que nous n’ayons pu accéder à notre rêve !
Bouddhanath
Nous voici de retour dans la grouillante capitale… Derniers jours au Népal dédiés à la visite de deux lieux emblématiques de la ville. Installés dans le quartier tibétain cette fois, nous avons droit à de belles averses chaque jour, durant une à deux heures, ce qui a pour avantage de faire disparaître la poussière qui s’insinue partout mais transforme la route en une patinoire de boue et de flaques… Un joyeux bordel ! Notre hébergement se trouve à 600 mètres du Bodhnath Stupa (l’un des plus grands sanctuaires bouddhistes au monde et le plus grand stûpa du pays), Nous aimons y venir chaque soir avant le coucher du soleil et tourner au milieu des fidèles, dans le sens des aiguilles d’une montre, pendant trois tours, avant de chercher un roof top pour dîner en profitant de l’ambiance du lieu sous le regard bleu du seigneur des lieux.
Pashupatinah
Nous avons hésité sur la pertinence de notre visite de Pashupatinah, temple hindou le plus célèbre du pays (XIIème siècle) situé sur les rives de la rivière sacrée Bagmati, car c’est le lieu où les bûchers funéraires brûlent le long des ghâts. Finalement nous ne regrettons pas car c’est une expérience à vivre dans ce lieu où les vivants et les défunts cohabitent et où l’on se questionne forcément sur la différence de perception de la mort entre les cultures occidentale et orientale. Ici la mort n’effraie pas car la réincarnation est vécue comme un renouveau qui apaise et ne se craint donc pas. Nous nous installons de l’autre côté de la rivière tandis que se déroule une cérémonie… La famille endeuillée porte le défunt sur un ghât (marches sur le bord de la rivière) enveloppé dans un drap de couleur blanche et orange, puis le couvre de fleurs. Avant de le bénir et de le transporter sur une petite plateforme en pierre où il est posé sur un bûcher avant d’être recouvert de bois (350 kg de bois, dont 125 kg de bois de santal sont nécessaires pour une consumation totale). Les cendres seront ensuite jetées dans la rivière sacrée (le Gange du Népal en quelques sortes). Au pied des ghâts, dans la rivière, un homme muni d’une pelle drague le fond à la recherche de bijoux ou dents en or… Sacrée expérience humaine !
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Notre voyage au Népal, bien que nous n’en ayons vu qu’une petite partie, s’est avéré très dense, porté par le foisonnement de sa population imprégnée de croyances, les centaines de sourires, pouces levés et « welcome to Népal » à notre encontre. Katmandou et son million d’habitants nous a étourdi, chahutant nos sens, les mettant à mal même parfois. Nous sommes partis épuisés de la capitale pour mieux y revenir et l’apprécier, après nous être ressourcé d’expériences incroyables à Bhaktapur, de rencontres fabuleuses et d’air pur dans les contreforts de la Panchkhal vallée. En revanche, la misère si présente nous a bousculées les entrailles… Quant aux chiens qui nous ont souvent suivi durant nos sorties à Dhulikhel et dans la capitale, Jade aurait aimé tous les ramener !
Le Népal est un pays si différent à tout point de vue. Nous avons très envie d’y revenir pour continuer à le découvrir, tutoyer de plus près ses montagnes qui n’ont pas voulu nous faire de l’œil cette fois, et surtout continuer à découvrir et partager de riches moments d’échanges avec les népalais si accueillants !
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Bien que la météo fut capricieuse, vous avez parcouru de beaux paysages durant vos randos et découvert des édifices religieux magnifiques.
Thierry a l’air à l’étroit dans les transports en commun ! Les népalais n’ont pas l’air d’avoir le même gabarit !
Je transmets un petit message de Maya pour Jade : Sa plante se porte bien et les tiges ont poussé : elle la bichonne.
Bonne route !