Après un vol reliant Kuching à Kuala Lumpur, puis trois changements d’horaires du fait de la compagnie Malindo, nous arrivons à Katmandou à 19 heures. Commence la longue attente pour l’obtention de nos visas en passant par de multiples guichets. Il est 21 heures lorsque nous sortons de l’aéroport dans une cohue indescriptible et nous sommes bien heureux qu’un taxi nous attende pour nous accompagner à notre hôtel à quelques minutes de là. Inutile de vous dire que nos lits sont les bienvenus et la nuit réparatrice heureusement car nous pressentons que ce pays va nous chahuter !
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Premiers pas à Katmandou
Difficile d’exprimer par de simples mots la claque que nous prenons lors de notre première sortie ! Nous sommes pourtant habitués au fonctionnement des villes asiatiques mais ici cela ressemble plus au chaos. Attention aux trous, aux pavés qui dépassent, attention aux voitures, vélos, mobylettes et à tout ce qui roule en général, attention aux étals, aux devantures de boutique, aux marchands ambulants, attention aux travaux et attention aux népalais bien sûr qui évoluent telles des ouvrières dans cette fourmilière géante qu’est Katmandou… Monter sur un trottoir dès que l’on en trouve un, s’arrêter quelques minutes dans un coin plus calme et reprendre son souffle (la ville est très polluée surtout de poussière qui s’incruste partout) puis repartir… Vigilance puissance dix et introduction de choc ! Une fois les bons réflexes acquis, nous avançons plus sereins et là, comment dire, c’est le chaos des sens et nous en prenons plein les yeux, le nez, les oreilles… Nous sommes installés dans le quartier de Thamel, rendez-vous des voyageurs, et cocon touristique mais l’envie de nous échapper se fait rapidement sentir. Direction les quartiers plus authentiques où bat le cœur de Katmandou et surtout de ses habitants. J’aurai d’ailleurs dû commencer par là, vous parler des népalais et de leur accueil incroyable : NAMASTE signifiant à la fois « Bienvenue, Bonjour, Au revoir… » tout cela avec une marque de respect en plus. Quel accueil ! Les regards sont emplis d’un mélange d’interrogation, de bienveillance et de curiosité. Nous nous arrêtons régulièrement pour nous asseoir, observer et nous imprégner tout autant qu’appréhender un mode de fonctionnement qui nous est inconnu.
Durbar Square
Notre première visite est consacrée à Durbar Square, durement touché par le séisme de 2015 (qui a détruit 241 temples, sanctuaires et monastères à Katmandou) mais qui reste malgré tout le véritable cœur historique de la ville avec ses pagodes, son palais et ses statues. Nous tentons de voir la Kumari Trishna Shakya (déesse vivante), fillette de 5 ans parfaite et à l’horoscope sans défaut, choisie dans une famille bouddhiste dès son plus jeune âge et qui deviendra automatiquement une déesse hindouiste ; une marque forte du syncrétisme religieux au Népal ! Nous passons ainsi la matinée, tantôt assis sur les hauteurs d’un temple, tantôt nous promenant entre les fidèles, nombreux, au son des cloches et clochettes, dans les fumées d’encens et les demandes des guides qui nous accostent inlassablement mais sans jamais insister. Il nous faut une petite heure pour rejoindre notre hôtel et le trajet, via Asan Tole (Tole signifiant quartier), est jalonné de pépites : petites places de marchés colorés, temples, échoppes diverses (du dentiste au boucher en passant par les vendeurs de fruits ou d’ustensiles en tout genre made in china) et beaucoup beaucoup de monde bien sûr ! Nous rentrons essorés de cette première sortie !
Temple de Swayambunath
Notre seconde journée est consacrée au Monkey Temple qui, comme son nom l’indique, est peuplé de nombreux singes. On y trouve le plus ancien stûpa de la vallée, considéré comme l’un des premiers sanctuaires bouddhiques au monde. Nous traversons les quartiers populaires le long de la rivière Vishnumati pendant une petite heure avant d’entamer l’ascension des 300 marches menant au stûpa. L’ambiance qui s’en dégage est particulière ! L’heure est encore matinale et les moulins à prières tournent sous l’impulsion des fidèles, sous le regard bleu de Bouddha. Nous restons une bonne heure avant l’arrivée de nombreux touristes par bus entiers (bus qui sont garés de façon très particulière d’ailleurs) avant de redescendre vers un petit temple dédié à Sitala, déesse népalaise (de la Petite Vérole !!) tout en profitant de la vue sur Katmandou et son nuage de pollution…
Bhaktapur, en rouge et Newar
Nous voici à Bhaktapur à une heure de route de la capitale (13 km). Cette ville au patrimoine culturel très riche est tout simplement magnifique. On y trouve ça et là temples, palais, demeures superbes… Bertolucci y a d’ailleurs tourné certaines scènes de son film « Little Buddha » c’est dire ! Et surtout ici, nous respirons mieux. En revanche, le sol entièrement pavé est totalement déformé et nous ne quitterons pas nos chaussures de marche de tout le séjour. Un détail mais qui a son importance lorsque l’on parcourt une dizaine de kilomètres par jour.
Nous choisissons de prolonger notre séjour car l’ambiance ici nous plaît et de plus, la ville est en pleines festivités du Bisket Jatra, le nouvel an népalais. Ici, nous célébrons donc l’arrivée de l’an 2076… Chaque jour il se passe quelque chose de nouveau : fanfares locales, danses traditionnelles, chants, offrandes également même si elles ne sont pas uniquement composées de fleurs et friandises (biquettes, poulettes… ce soir il y aura de la viande au menu)… Et que dire de la magnifique tenue traditionnelle rouge et noire portée par les femmes Newar*. Le dernier jour, nous assistons durant plus de trois heures, perchés en haut d’un temple, à un moment fort du nouvel an. Je m’explique : un très gros char tout brinquebalant est tiré par les hommes de deux quartiers opposés de la ville (est et ouest) à l’aide de grosses cordes. L’enjeu : ramener le char dans son quartier. Les rues, places, temples sont envahis par la foule venue les encourager et c’est impressionnant, vraiment ! Il ne faut pas craindre la promiscuité… Nous ne resterons pas jusqu’à la fin, la faim nous tenaillant et nous profitons d’un moment d’accalmie et de la présence des forces de police pour descendre de notre perchoir et nous échapper. Quels moments incroyables nous avons vécus !!
*ancienne civilisation locale et premiers habitants de la vallée de Katmandou.
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Ce sont les couleurs vives qui attirent l’oeil sur toutes les photos. Une explosion de sons et d’odeurs en plus pour vous !
Les chauffeurs de cars doivent être très expérimentés… et chaque millimètre de parking doit compter !
Bonne route !
Oh là là oui les chauffeurs en général ici sont vraiment très très fort car finalement peu d’accident en comparaison du trafic totalement fou ! Nous nous envolons demain pour la suite de notre belle aventure… Déjà fini le Népal… Difficile de quitter un pays comme celui-ci sans séquelle, émotionnelle tout du moins !
Bisous à vous 4 et bon courage pour la reprise