Notre séjour à Habarana
Ce matin nous quittons Sumit, ses délicieuses crêpes coco, miel, clou de girofle et son extrême gentillesse dont nous nous souviendrons longtemps ! Un tuk tuk nous dépose à la gare où nous attendons le train pour Habarana. Le guichet n’est pas ouvert et l’employé ne se présente que quelques minutes avant l’arrivée du train ce qui occasionne une belle cohue dans la fille d’attente. C’est à qui passera le premier et je dois mon maintien dans la fille à un gentil monsieur qui veille au grain et me tient presque par la main pour parvenir au guichet ! La note est sucrée, moins de 1€ pour nous trois en 3ème classe avec une bonne heure de trajet, et le voyage est agréable. Les portes du train ne sont pas fermées et nous pouvons aller passer la tête de temps en temps (not safety but very funny !). Nous essayons de communiquer avec notre nouvel ami, qui ne m’a pas quitté, mais il ne parle pas un mot d’anglais et les échanges sont compliqués. Heureusement nous avons des photos à montrer d’un côté comme de l’autre.
Notre hôte à Habarana envoie un tuk tuk nous chercher pour parcourir les quelques kilomètres qui nous mèneront jusqu’à Disna Homestay. Nous sommes surclassés dans une chambre familiale au lieu d’une triple ordinaire, quelle chance ! Disna trouve cela plus correcte car nous restons cinq nuits chez elle. Nous avons choisi Habarana pour sa situation centrale, à proximité du site de Sigiriya et du temple de Dambulla. Mais aujourd’hui nous sommes samedi et il vaut mieux éviter l’affluence du week-end sur des sites aussi courus. Nous prévoyons donc nos visites pour lundi et mardi et profitons des nombreux chemins alentour pour randonner et faire le plein de fruits pour nos goûter à venir… Et aussi faire la lessive mais ça c’est moins glamour même si ça fait partie des choses à faire très régulièrement (pour ne pas dire quotidiennement) lorsque l’on voyage par plus de 30° ! En fin de journée, Sasindu le plus jeune fils de Disna s’improvise guide et décide de nous accompagner au bord d’un lac tout proche. Il nous emmène dans des sentiers où nous n’aurions jamais osé nous aventurer sans lui ! Il prend son rôle très au sérieux nous montrant ceci, cela, avec explications à l’appui, cueillant des fleurs pour Jade, s’inquiétant de notre fatigue… Un super moment d’échange avec ce petit bout de 8 ans qui parle déjà bien anglais.
Pidurangala et la forteresse de Sigiriya
Pidurangala Rock est un promontoire rocheux à environ 1 kilomètre à vol d’oiseau de la forteresse de Sigiriya. L’entrée en revanche y est moins chère (500 Rs contre plus de 5000 Rs) et il est bien moins fréquenté que son voisin. Il abrite un ancien complexe monastique bouddhiste, Pidurangala Cave Temple. On peut y voir entre autre la statue monumentale d’un bouddha couché réalisée en briques, ainsi qu’un Bo tree (arbre sacré). Mais la raison principale qui nous a sorti du lit à 4h ce matin pour grimper sur ce très gros caillou est la promesse d’un lever de soleil au sommet et la vue sur les alentours et sur Sigiriya bien sûr ! Nous voici donc à 5h ce matin partis pour 30 minutes de tuk tuk dans le noir avant d’arriver au pied du fameux Rock. Les quelques témoignages que j’avais lus parlaient d’une montée d’une durée de 20 à 30 minutes sans difficulté, à peine quelques gros rochers à escalader en fin de parcours mais rien d’insurmontable. QUI a écrit ces témoignages ? Sûrement une poignée d’adultes (tout droit sortis de l’adolescence) qui usent le sol des salles de sport chaque soir après le travail pour évacuer leur trop plein d’énergie !! Non mais sérieusement… On s’est fait quelques frayeurs mais en effet rien d’insurmontable puisque nous y sommes arrivés. En revanche clairement ce n’est pas une promenade de santé, surtout lorsqu’il fait encore nuit et que l’on progresse à la lampe torche. Et sur les 25 derniers mètres disons le clairement, il s’agit d’escalader et de sauter de rocher en rocher, de s’accrocher aux branches (chaque arbre devient ton meilleur ami) et les derniers pas se font en s’aplatissant au maximum tout en se glissant et en se hissant contre la paroi… Pour ma part j’ai fini en rampant. Notre fille s’en est sortie comme une championne ! Et quelle récompense…
La descente, une fois le jour installé, nous semble « presque » facile et nous filons vers Sigiriya (2 petits kilomètres à pied, et oui nous ne sommes pas des oiseaux, en tout cas pas de ceux qui volent) afin d’entamer notre seconde ascension de la journée. Et nous parlons là d’une longue grimpette… Je garde un souvenir éprouvant de mon précédent passage ici et me demande jusqu’à la dernière minute si je monte jusqu’au sommet ou pas, car la descente m’avait confrontée à ma peur du vide et avait été compliquée ! Voici à quoi s’attendre : Après la traversée de ses jardins royaux et la contemplation de fresques rupestres très célèbres aujourd’hui protégées donc photos interdites (les fameuses Demoiselles) que l’on atteint en empruntant doucement un escalier de fer en colimaçon, on arrive à la porte du lion. De la statue géante du lion il ne reste que les pattes entourant un nouvel escalier. Et c’est là que débute une nouvelle ascension, avant de rejoindre le sommet à 180 mètres du sol, en gravissant les marches d’un ultime escalier métallique scellé dans la paroi rocheuse, en prenant garde de rester silencieux pour ne pas agacer la colonie de frelons qui y a élue domicile. Bref, une promenade de santé !
DAMBULLA : le Golden temple
Ce matin 7h tapantes, nous voici sur le bord de la route devant notre Guesthouse en compagnie d’Isuru et de son papa Bandula qui se sont proposés d’arrêter un bus effectuant la liaison « Trincomalee – Kandy » pour que nous puissions rejoindre le Golden temple à une vingtaine de kilomètres. Ici, il suffit de se positionner au bord de la route et de faire signe au bus pour qu’il s’arrête. Vingt minutes s’écoulent et nous voici roulant en direction de Dambulla. Heureusement que Disna nous a préparé un mot en langue locale avec le lieu où nous faire déposer pour le retour !
Le temple-caverne est perché au sommet d’une colline et nous voici de nouveau grimpant vers les sommets. Rien à voir en revanche avec notre dernière sortie. Dans mes souvenirs l’ascension débutait à gauche du Bouddha doré (offert par le Japon en 2000, il n’est là que pour attirer l’œil finalement) pour se terminer 150 mètres plus haut à l’entrée du temple. Aujourd’hui après quelques dizaines de mètres nous nous voyons déviés sur un itinéraire bis « for foreigners » afin de pouvoir acheter nos tickets et continuer l’ascension jusqu’à l’entrée du site. Cela nous a dérangés mais nous n’avons pas eu le choix ! À l’entrée un gardien veille à ce que chacun donne bien ses chaussures à garder pour 25 Rs, ce que nous refusons ; nos chaussures se gardent très bien toutes seules !
Le temple, haut-lieu de pèlerinage et de méditation bouddhiste depuis plus de vingt siècles, est un monastère troglodytique regroupant cinq cavernes et un total de 157 bouddhas ! Son origine remonte à l’arrivée du bouddhisme au Sri Lanka. Aujourd’hui est un jour spécial pour les sri lankais bouddhistes. En effet, ce soir la pleine-lune (Poya) brillera dans le ciel et de nombreuses familles ont fait le déplacement pour se recueillir, prier, déposer de l’encens… tout de blanc vêtu. Elles préparent sur place des paniers de fruits et d’encens au milieu desquels elles glissent quelques roupies avant de les faire bénir puis de pénétrer dans la première caverne du temple. Nous préférons laisser cette partie du site à ses fidèles et commençons notre visite à contre-sens. Il est 8h30 et il y a déjà énormément de monde ! Le lieu est toujours aussi beau et Thierry apprécie autant que moi la diversité des représentations ainsi que les fresques qui recouvrent entièrement les parois, sur 6000 m² tout de même ! Jade quant à elle commence à saturer (des bouddhas, des bouddhas, encore des bouddhas !) et trouve que certaines statues ont un regard effrayant. Nous restons une petite heure et redescendons mais cette fois-ci par le « vrai » chemin (non mais !).
Cet après-midi Isuru a envie de nous montrer ses livres et cahiers. Ces derniers sont tous rédigés en anglais hormis son livre de lecture, en cingalais, et son livre d’apprentissage du tamoul. Sur chaque première page figure l’hymne national et sur la seconde le mot du Ministre de l’éducation, Akila Viraj Kariyawasam. L’école débute à 7h30 chaque matin pour se terminer à 14h30. L’accès à l’instruction est gratuit et les élèves disposent de deux uniformes par an. Les chaussures restent à la charge des familles. Isuru est en 6ème (grade 6th) et nous sommes épatés par son niveau d’anglais ! Nous prenons quelques photos de ses manuels avec sa permission avant de le laisser travailler (même s’il n’a pas l’air très motivé). Nous en profitons pour faire une leçon d’espagnol avec Jade.
Aujourd’hui nous quittons Disna, Bandula, Sasindu et Isuru. C’est toujours un moment compliqué de se séparer de personnes que nous avons côtoyées pendant plusieurs jours et avec qui nous avons partagé de vrais beaux moments de sincérité ! Mais nous le savons, c’est le prix à payer… Nous prenons le temps de nous enlacer et de nous souhaiter le meilleur avant de monter rapidement dans le bus qu’ils ont arrêté pour nous, direction Kandy et la découverte des hautes terres.
Toute la famille vient de lire ton récit et de regarder attentivement les magnifiques photos de Pidurangala et de la forteresse : on imaginait bien la difficulté de l’ascension mais quelle récompense au sommet ! C’est le genre d’excursion qui nous aurait plu.
Nous avons regardé attentivement les cahiers ( réflexe professionnel ) et Maya a trouvé l’écriture très belle.
On vous embrasse bien fort.
Ah super ! Allez chiche ce sera votre tour la prochaine fois. Je suis certaine qu’il y a de nombreux sites qui vous plairaient au Sri Lanka ! Bon courage pour la dernière ligne droite avant les congés scolaires.
Gros bisous à vous 4
Hélène & Family