Notre départ de Vientiane ne nous laisse aucune amertume. Cette ville n’étant pour nous qu’une étape administrative vous l’aurez compris, c’est le cœur léger que nous montons dans le bus qui doit nous emmener vers Luang Prabang. Nous savons pertinemment que l’arrivée annoncée à 16/17 heures n’est qu’une illusion mais ne connaissons pas pour autant le contenu de notre parcours. Chaque voyage dans notre voyage est une aventure, surtout dans cette partie de l’Asie. Les précédents voyageurs décrivent cette route comme une « galère » faite de virages, lacets, ravins… et de vomissements. Nous prenons donc chacun de petits sacs au cas où et donnons un médicament à Jade. Thierry et moi sommes côte à côte et Jade se retrouve à côté d’une charmante dame française à qui elle aura tout loisir de raconter sa vie de voyageuse, son chat, sa maison, ses frères, etc. Elle l’écoutera avec une patience d’ange, faisant parfois même office de lit lorsqu’elle aura sommeil ou de « mamie goûter » lorsqu’elle aura faim, environ toutes les deux heures donc ! Nous la surnommons amicalement « Mamie Patricia ».
La route est en effet très sinueuse mais finalement, à 30-40 km/heure on ne ressent aucune envie de rendre notre petit déjeuner « sandwich/pâté » fait de vrai baguette à la française. Les paysages sont magnifiques et je regrette amèrement que les vitres du bus soient si sales ! A 13h30 nous nous arrêtons pour déjeuner mais ne chargeons pas nos estomacs, on ne sait jamais ! La seconde partie de la route est plus sinueuse encore et nous sommes arrêtés à deux reprises car des éboulements empêchent tout véhicule de passer.
Nous arrivons finalement à 21h00 à la bus station de Luang Prabang. Après 14 heures de route nous sommes épuisés. Notre chauffeur de tuk tuk ne connaît pas l’hôtel Villa Luang Sokxai et nous dépose un peu au hasard en nous faisant signe de continuer et de tourner à gauche. Il faut savoir que nombre de chauffeurs ne parlent pas anglais et c’est parfois compliqué. A 22h00 nous sommes finalement installés mais affamés et entrons dans le premier restaurant que nous trouvons, pile en face de notre hébergement. La sono beugle « I like to move it, move it », les affiches sur les murs sont explicites, pas de doute possible, nous sommes bien dans une ville touristique ! Le verre de lao-lao (alcool local) qui nous est offert finit de nous achever. Nous avalons rapidement un « fried rice with chicken » et une « noddle soup » avant de filer nous coucher, avec dans les oreilles le son de musiques made in USA et le bruit des tuk-tuk et de leurs flots de touristes.
La vue qui s’offre à nous lors de notre première sortie à 9 heures ce matin est toute différente, fort heureusement. Plus de musique boum-boum, plus de tuk-tuk dans la rue, juste des habitants qui vaquent à leurs occupations. Après un petit-déjeuner à l’européenne composé de baguette, beurre et confiture nous nous mettons en route pour enfin découvrir cette ville décrite par tous comme une petite perle.
Vous détailler toutes nos visites n’aurait pas grand intérêt alors je vais aller à l’essentiel : des temples (Vat Ho Pra Bang, Vat Xieng Thong pour les plus célèbres, mais aussi d’autres bien moins connus et donc au calme), des moines, le Mont Phoussi, des moines, un marché de nuit où nous trouvons une délicieuse cantine de rue, des moines… Luang Prabang, des temples et des moines pourrait être le titre de cet article !
Lors de notre visite au Vat Xieng Thong, un des plus célèbres de la ville, nous avons la chance d’assister à la séance photos d’un couple de mariés en tenue traditionnelle. Ils proposent gentiment une photo avec Jade. Nous croisons également des moines en pleine réorganisation des statues de Bouddha dans une annexe du temple. Voir ces vrais hommes à côté de statues vêtues comme eux est un peu surréaliste. A l’intérieur comme à l’extérieur, les décorations des édifices sont réalisées à la peinture et au pochoir. L’ensemble représente un travail conséquent et le résultat est souvent superbe.
Après deux jours de visites intensives nous décidons de nous échapper un peu et de rejoindre l’autre rive de la rivière Song. Deux kilomètres plus tard, nous empruntons un pont réservé exclusivement aux piétons, cyclomoteurs et cyclistes. L’ambiance est plus calme de ce côté et nous découvrons quelques spécialités locales sur les étals des marchands. Au détour d’une route nous « tombons » sur un restaurant, le Dyen Sabaï, perdu dans la forêt. Il est 16h30, un peu tôt pour dîner mais nous nous promettons d’y revenir avant de quitter Luang Prabang.
Ce matin nous décidons d’aller manger de l’autre côté de la rivière Song et embarquons donc sur une longue pirogue pour rejoindre le Dyen Sabaï que nous avons remarqué hier. La traversée est courte mais suffisante car le courant est très fort et l’embarcation légère. Mais cela en vaut la peine car le restaurant, niché dans la forêt, est très calme et le repas délicieux quoique, un peu cher (17 €) pour nous qui avons un budget quotidien de 30 €. Nous restons deux heures là, à nous lover sur de grands coussins au sol, avant d’embarquer pour rejoindre l’autre rive.
Nous finissons la journée par une expérience que nous réclame Jade depuis le Cambodge : le pédifish. Se faire grignoter les doigts de pieds par une multitude de petits poissons est une pratique toute nouvelle pour nous. Jade fait fuir tous les poissons par ses éclats de rire multiples mais ils se régalent malgré tout (je vous laisse apprécier).
Nous ne pouvions pas quitter le Laos sans avoir vu l’attraction incontournable de Luang Prabang : la quête matinale des moines. Matinale ici signifie un lever à 4h45 pour se rendre sur le lieu où débute la longue procession. A notre arrivée à 5h30 de nombreux touristes (comme nous donc) sont déjà installés, caméra ou Iphone au poing, pour immortaliser l’instant. Nous décidons de nous éloigner et nous postons en fin de parcours, ou quelques personnes attendent, assises devant des paniers vides, que les moines leur distribuent le « trop plein » de la quête. Et oui, nous ne le savions pas mais les moines ne conservent que ce qui est nécessaire à leurs deux repas quotidiens (matin et midi) et remettent aux plus démunis de quoi nourrir parfois une famille toute entière.
C’est ainsi que se termine notre séjour dans cette belle ville de Luang Prabang. La douceur de vivre qui y règne n’est pas une légende et les habitants, même s’ils sont habitués au tourisme, restent tout à fait abordables et souriants. Un dernier aperçu en images de notre petite semaine…
Demain, une autre aventure nous attend : deux jours de navigation sur le Mékong pour rejoindre la frontière thaïlandaise. Peu de récits sans doute, mais nous l’espérons, de belles photos à vous faire partager.
Magnifiques photos et splendides couleurs ! Les temples sont très richement décorés. Les jeunes mariés sur la photo sont vraiment très jeunes ! On sent qu’effectivement la vie à Luang Prabang devait être douce !
Je suis surprise par l’ anglais laotien. Sur l’affiche on voit écrit do’s et don’ts in Laos. Je suppose que cela veut dire « ce que l’on a le droit de faire et ce que l’on n’a pas le droit de faire ». J’avais déjà remarqué des erreurs sur le cahier d’une élève sur le blog de Jade.
Bonne route jusqu’en Thaïlande.
Et oui, l’anglais asiatique est déroutant parfois. Pour exemple le code wifi de notre guesthouse était « thank you to satay here » ! Nombre d’entre eux le parlent plus qu’ils ne l’écrivent.
Nous sommes maintenant à Chiang Mai, bien moins sous le charme qu’à Luang Prabang mais tout de même de belles rencontre…
A bientôt
Mais…vous êtes assis à NOTRE table au Dyen Sabaï !! 😉 Nous avons adoré Luang Prabang… Bonne continuation !
Aahh ! On voit les personnes qui savent profiter de la vie. Nous aussi avons adoré Luang prabang. Chiang Mai, où nous sommes depuis quelques jours, ne nous fait pas du tout le même effet.