Notre départ de Tadlo par le bus de 9 heures, pile, suffisamment rare pour être souligné, se fait dans le silence. Jade est triste et nous sentons que les larmes ne sont pas loin. Nous la réconfortons comme nous le pouvons par ces mots derrière lesquels se cachent les adultes lorsqu’ils sont tristes mais ne veulent rien laisser paraître.
Notre bus, au pare-brise fleuri de fissures, nous dépose 1 heure 30 plus tard à la gare sud qui se trouve à 9 kms de Paksé. Nous devons négocier le prix d’un tuk tuk pour arriver à destination : le centre ville et plus exactement la terrasse du Phi Dao Hotel où nous avons décidé de passer l’après-midi pour profiter du wifi en attendant notre VIP bus de nuit. Cela nous permet de consulter nos mails et de préparer la suite de notre voyage, car nous devons réserver nos vols pour le Myanmar ainsi que notre hôtel à Luang Prabang pour la fin du mois. L’après-midi passe finalement assez vite entre un café, un lao tea, un coca, des appels à nos proches, etc.
Il est 20h10 lorsque nous prenons place dans les couchettes qui nous sont réservées dans le VIP bus. Alors mettons tout de suite les choses au point. VIP signifie bus avec climatisation version frigo/congel et rien d’autre. Pas de traitement de faveur mais nous avons fort heureusement chacun une couette et elle ne sera pas superflue ! Le gros oreiller quant à lui est très confortable mais aussi très gros, résultat, une fois allongée sur le dos, j’ai la tête qui touche le sommet du compartiment et les pieds l’autre côté ! Je vous laisse imaginer Thierry et ses 1m83… Heureusement il dort avec Jade ce soir et pourra se mettre en biais et grignoter ainsi quelques centimètres. Ma voisine, une lao-chinoise n’aura pas de soucis de taille et dormira comme un bébé.
Dire que nous sommes reposés en arrivant à 6h30 à Vientiane serait un gros mensonge. Dormir dans une couchette sarcophage n’est pas donné à tout le monde mais Jade a très bien dormi et c’est pour nous le principal. Nous faisons la connaissance d’un jeune français qui a fait une très mauvaise chute en scooter et ne peut même plus plier sa jambe droite. Thierry lui fait cadeau de notre bâton de marche et on le sent revivre. Il se nomme Alexis et vit à Bangkok. Il nous donne sa carte. Peut-être nous reverrons-nous si nous y passons (petite parenthèse : nous avons rencontré de nombreux occidentaux blessés, parfois très méchamment, suite à des chutes en scooter).
Direction le New Lao Paris Hotel pour poser nos gros sacs et à 8 heures nous sommes en route, plan de la ville en main, direction l’ambassade du Myanmar pour faire apposer les visas qui nous permettront d’entrer dans ce pays. Nous nous repérons très bien car les noms des grands axes sont ici bien identifiés.
Malheureusement, l’ambassade indienne, point de repère que nous nous sommes fixé, a changé de place (nous l’apprendrons plus tard) et nous loupons la route de l’ambassade. Heureusement, en passant devant celle d’Autriche, une dame charmante parlant un très bon français, nous indique la route à emprunter. Nous arrivons finalement à l’ambassade du Myanmar à 9h30 pour faire les démarches administratives. Après nous être acquittés de 60 dollars, l’employée nous indique qu’il nous faut revenir dans deux jours, jeudi donc, à 15 heures pour récupérer passeport et visas. Timing parfait puisque dans la foulée, nous souhaitons rallier l’ambassade d’Indonésie pour obtenir le visa 60 jours avant de quitter Vientiane lundi. Quitte à s’emmerder s’embêter avec les formalités, autant y aller une bonne fois pour toute !
Mais c’est sans compter sur le lao time. Ici, on vit au jour le jour, parfois même moins, et lorsque nous revenons jeudi en tuk tuk, 6 kms A/R à pieds en plein après-midi ne serait pas très sérieux, nous trouvons un panneau accroché « Mynamar ambassy close today… ». Et oui ! Le 23 octobre est le jour d’une fête hindoue, Divali, la fête des lumières. Que dire ? Rien, nous partons d’un éclat de rire (depuis notre aventure de 32 h on relativise énormément) et décidons finalement de revenir à pieds au centre ville.
Ville que je ne vous ai pas encore présentée d’ailleurs. Allons-y donc :
Vientiane n’est pas ce qu’on peut appeler une étape touristique. La ville comporte peu de monuments et beaucoup de bâtiments sont à l’abandon. Malgré tout, de nombreux chantiers sont en cours, pour le plus grand bonheur de Thierry qui va de découvertes en découvertes dans l’art du BTP asiatique et de son absence totale de sécurité pour des ouvriers qui se mettent souvent en réel danger !
Nous visitons le Vat Sisakhet, faisons un tour à l’Arc de Triomphe local et devant le Palais présidentiel en slalomant sur les trottoirs qui semblent ici réservés aux arbres. Nous remarquons sur certaines pancartes et institutions des inscriptions témoignant de la présence française de jadis.
Chaque jour en fin d’après-midi, le long du Mékong où trône la statue de Chao Anouvong (dernier roi de Vientiane), s’installe un grand marché. Nous y flânons avant d’admirer un magnifique coucher de soleil. Un peu plus loin se trouve un monument qui nous rappelle notre passage en Chine. Beaucoup de petites échoppes aussi, très sympas pour manger lao, indien, thaï à des prix plus que raisonnables. Nous finissons la soirée à la fontaine Namphu où un groupe joue un morceau qui a pour nous un sens très particulier : « Let her go » des Passenger. Incredible !
Nous trouvons également une délicieuse échoppe à desserts où nous nous régalons tantôt de shake (fruits mixés), tantôt de salade de fruits gigantesque. Nous y passons pas mal de temps pour le petit déjeuner et parfois même pour le goûter. La vendeuse est charmante et parle bien anglais, mieux que nous assurément !
Nous récupérons finalement nos passeports et visas vendredi après-midi et faisons définitivement une croix sur le visa indonésien (nous le ferons à Bangkok).
Notre hôtel propose la vente de billets de bus de jour ou de nuit pour rejoindre Luang Prabang. Nous savons que la route est très mauvaise et ne prenons pas le risque de réserver un bus de nuit. Nous partirons donc lundi matin à 8h pour 10 heures de bus… ou plus !
Prochain rendez-vous à Luang Prabang, ville pleine de promesses où nous comptons nous poser une semaine avant de rejoindre la Thaïlande.
Quelle tête! Tu ferais presque peur! Lol
Et oui je sais ça fait peur mais pas trop le choix pour les documents officiels 😦
Bisous à vous 4
petits coucous de l’ain , la 1ere semaine de mimine sans nous s’est bien passe c’est coline et taty vanessa qui ont pris le relais.
nous voyons que votre aventure continue d’être pleine de surprises et nous en profitons pour voyager avec vous de par vos messages et magnifiques photos
continuez de nous faire partager vos péripéties et émotions gros bisous à vous 3
Merci pour ces news rassurantes. Jade ici se trouve pleins de copains chats et les câline tant qu’elle peut. On vous embrasse bien fort
Ah le scooter c’est un engin dangereux on peut même tomber à l’arrêt!! Toujours aussi ravie de vous suivre dans vos aventures bonne continuation gros bisous Stéph.
Ca sent le vécu ! Et oui ici c’est l’hécatombe ! Nous on n’a pas voulu tester. On préfère marcher même si ça peut être parfois dangereux vu l’état des trottoirs.
Gros bisous et bonne fin de vacances