Pourquoi Tadlo ?
Lorsque je préparais les étapes possibles de notre voyage au Laos, j’ai trouvé sur un blog le récit d’un voyageur qui avait passé quelques jours dans une famille de ce village : cuisine, aide aux devoirs d’anglais des enfants, participations aux tâches ménagères… Bref, exactement ce que nous recherchions. Cette guesthouse s’appelle Palamei. Elle est tenue par Poh, le papa, Tim, la maman ; ils ont trois enfants, Palamei 11 ans, Pimki 4 ans et Big boss le petit dernier de deux ans. Deux autres garçons vivent là, recueillis par la famille.
Quand, un peu plus avant dans nos préparatifs, nous avons souhaité récolter des fonds pour une association venant en aide aux enfants du Laos, nos recherches nous ont amené dans ce même village où l’association Sabaïdee, Bonjour œuvre pour la mise en place et le maintien de cours d’anglais à destination des enfants, ainsi que diverses autres actions de recyclage, etc. Il s’avère que le responsable de l’association sur place n’est autre que Poh, notre hôte. Quand tous les feux sont au vert, aucun doute possible, il n’y a plus qu’à foncer.
Ce lundi, il est 18h30 lorsque nous arrivons chez Poh. La nuit est tombée et nous ne faisons que deviner l’endroit où nous sommes. Nous nous installons dans le bungalow en bois que nous a réservé Poh. Les deux lits avec moustiquaire sont une première pour nous depuis le début de ce périple. Le bungalow est juste à côté de la cuisine et de l’espace de vie commun. Quelle chance !
Nous le rejoignons et restons spectateurs ce soir. Nous dînons de poulet pané, poisson, riz, salade de tomates concombres et herbes et d’un dessert de bananes locales flambées. Les plats sont tous sur la table et chacun se sert, à la cuillère ou directement avec les doigts. A 21h nous nous glissons sous nos moustiquaires pour le plus grand bonheur de Jade qui se prend pour une princesse de conte de fée ce soir.
La vue qui s’offre à nous au réveil est réconfortante et avant même de prendre notre petit déjeuner nous allons faire un tour dans ce tout petit village qui n’a en fait que deux rues. Nous trouvons à l’extrémité de l’une d’elle un petit pont de bois où nous nous aventurons. Et là nous nous trouvons face à une cascade magnifique. Que dire, c’est juste sublime !
Les villageois sont en train de se laver dans l’eau claire en contrebas (on se lave habillé au Laos à partir d’un certain âge). D’autres lavent leur linge ou bien pêchent. De retour vers notre famille d’accueil les villageois nous saluent à grand coup de « sabaïdee ».
Après un petit déjeuner de pancake géant chocolat/bananes chez Mama Pap, une femme extraordinaire de gentillesse, nous nous installons dans l’espace commun de la Palamei Guesthouse pour faire la classe. Pimki est très intriguée et n’en perd pas une miette.
Nous parvenons à travailler deux heures mais difficile pour Jade de rester concentrée car il y a de nombreuses sollicitations de la part des enfants !
Le reste de la journée sera bien plus amusant pour elle…
Tadlo : la slow life comme on la rêvait
Partout des scènes de vies s’offrent à nous. La quête des moines tôt le matin dans leur jolie robe couleur safran, les allées et venues des marchandes qui se présentent avec leur panier pour vendre le fruit de leur récolte ou de leur pêche. Palamei toute belle dans son uniforme qui prend la route avec deux amies, en scooter, pour rejoindre la classe à 6 km de là. Les plus petits qui jouent à l’arrière de la cuisine pendant que Tim lave les légumes, la sœur de Poh qui pile les grains de café, Poh qui les fait ensuite griller. Les voisins qui vont et viennent, s’arrêtent un moment, discutent puis repartent. Les enfants qui vont à l’échoppe du coin tout fier avec leur billet de 1000 kip (0,10€) acheter une gourmandise puis reviennent jouer avec vous. Bigboss qui fait sa sieste dans le hamac. Des animaux, poules et ses poussins, truie et ses petits roses tachetés de noir, chèvres, vaches, buffles d’eau qui partent par deux ou trois vers la rivière, petit singe qui s’aventure lors de notre petit déjeuner, chats et chiens qui nous font les yeux doux pour un reste d’assiette…
Je pourrai continuer encore et encore. Ici, rien d’autre à faire qu’ouvrir ses yeux et son cœur et attendre que la journée passe.
Puis vers 16 heures, départ pour le sommet de la cascade afin d’assister au bain des éléphants. Moment magique oh combien là encore !
Nous filons ensuite à l’école du village dans un local prêté par le gouvernement. Ici ne se déroulent que les cours d’anglais des moins de 12 ans, organisés par l’association. Une trentaine d’élèves prend place en attendant le teacher, Samlan. Jade a emporté le cahier offert par sa maîtresse en France car elle veut s’asseoir elle aussi sur les bancs de cette école aux courants d’air où l’on entre pieds nus, et recopier la date et les chiffres écrits en majuscules, à défaut de pouvoir réellement travailler son anglais.
A la fin du cours, de retour à « la maison » chacun s’attelle à sa tâche. Tim orchestre de sa voix douce et chantante, dans un lao-anglais, la façon de couper, éplucher, légumes et herbes locales. La viande et le poisson sont préparés par Poh et les deux garçons d’une quinzaine d’années qu’il recueille pour quelques temps. Tout est acheté au marché ou aux vendeuses locales au jour le jour. Ainsi, ce soir, ce sera un plat de criquets que les plus jeunes préparent en arrachant les ailes et les intestins (les pauvres malheureux sont encore vivants) et que Poh fera délicieusement griller avec des herbes locales. Nous avons testé et approuvé, ça se mange mais ça croque. Ce soir encore, comme chaque soir, nous nous régalons.
Encore une fois des paysages merveilleux, et ce qui me touche le plus à travers ces photos c’est un sentiment de paix et de sérénité. Et pour tout ceci merci.
Et les criquets, c’était bon ?
Merci à toi de nous suivre aussi fidèlement ! Les criquets ma fois, la case est cochée. Le goût ressemble à celui des cacahuètes mais le croquant, nous n’y sommes pas habitués. Nous en remangerions sans problème en tout cas mais en petite quantité.
Bonnes fin de vacances.
Bisous